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Clo-é

Amour toxique, dépendance et addiction !

Amour toxique, dépendance et  addiction !

Tout d’abord, qu’est ce que l’amour…

L’amour est un sentiment, parfois même une passion, Lacan dira « l’amour est un caillou brillant dans le soleil » belle image…

Amour passionnel, amour « fou », amour névrotique c’est un mal étrange qui nous prend tous à un moment donné dans notre parcours de vie. Pour certains cet amour se traduit par une relation amoureuse très longue, d’autres tomberons amoureux souvent, voir tout le temps.

Pourquoi un jour cette personne en face de vous vous attire, vous interpelle … Il suffit d’un regard profond, un battement de cils, une parole, un rire et tout bascule vous avez ce sentiment irraisonné d’amour envers cet autre…

Le désir sexuel pour l’autre, l’envie d’être souvent en sa présence, ce besoin intense de contacts de l’autre provoquant du plaisir est signe d’un élan amoureux.

Je ne vais pas reprendre la théorie de Freud sur la sexualité et le choix d’objet d’amour, mais il peut être pertinent à mon sens de prendre connaissance des questionnements d’un point de vue psychanalytique afin d’aborder ce sujet.

L’amour s’il on reprend simplement le Robert D’Alain Rey exprime toutes les nuances fortes de l’affection, un amour sexualisé et idéalisé.

Le texte d’Augustin Ménard « de la folie d’amour à l’amour dans la folie » précise que si les sentiments, les affects, ne sont pas refoulés, le signifiant signifie amour.

Le mécanisme s’il n’est pas altéré par le refoulement y sera donc par la suite associé à un trouble du comportement ; on passe alors de l’amour à un trouble, un symptôme. Véritable paradoxe, mais alors qu’est ce que l’amour réel ? L’amour est-il un possible ? un impossible ?

L’amour « c’est donner ce que l’on a pas, à quelqu’un qui n’en veut pas » (Lacan).

Il existe plusieurs disfonctionnements possibles associés à une relation d’amour vécue ou illusoire… L’érotomanie en est un exemple, une attache sentimentale erronée où le sentiment amoureux serait associé à un manque qu’il faut combler ; la rencontre donc impossible…

L’amour ne crée pas le manque comme le précise Mr Ménard ; il le révèle. L’amour doit être dans une réciprocité confirmée dans la mesure où les deux manques se superposent. En somme, on ne comble pas non, on vie l’amour!

En parallèle à ce questionnement, il me semble important de rappeler qu’Il existe toutes formes d’addictions et de failles dans un rapport de dépendance à un objet quel qu’il soit, héroïne, alcool, cigarettes…, mais aussi les jeux, la compulsion d’achat, le sexe, l’amour…

Il est donc intéressant de se questionner à propos de la dépendance à l’autre dans une relation amoureuse, des failles dans ce rapport dans des cas de figures bien spécifiques qui nous amènent à subir la relation plus que de la vivre.

L’amour donc lorsqu’il est vécu plus comme de la souffrance…

Manipulation de l’un, envahissement de l’autre ? Plusieurs cas de figures sont possibles, il est donc intéressant de tenter de comprendre un peu les différents mécanismes en jeu.

Mieux comprendre si la relation est vécue comme un plaisir ou comme un besoin, si le mode de relation existant est plus orienté par le narcissisme de l’un pour ne pas parler de perversion narcissique et le besoin écrasant de rabaisser l’autre et de l’attirer à soit par différentes formes de manipulations inconscientes,; ou alors une véritable relation, où l’équilibre semble associer bien être et plaisir, attachement certes mais du désir, pas un besoin.

« Aimer, c’est essentiellement vouloir être aimé. » précise Lacan…

Une relation de dépendance peut exister et s’instaurer dans une relation amoureuse.

Une conférence « sexe et dépendance » en milieu psy m’a largement interpelée sur les questionnements que l’on pouvait avoir au quotidien dans nos rapports amoureux.

Je vais tenter de synthétiser les propos sans trop vulgariser la pertinence des interventions qui ont été proposées.

La dépendance affective se met en place lorsqu’il y a une modification des priorités et des besoins primaires. C’est un disfonctionnement du système de récompense. L’association d’un affect plaisant amène la sécrétion de la dopamine (neurotransmetteur de la motivation) lors de la réception d’une récompense et met en mémoire la notion de plaisir associée.

En somme elle met en tension le désir dans l’attente du plaisir. On passe alors du plaisir à la souffrance, d’une approche à l’évitement. Lorsqu’il y a une faille dans la relation amoureuse qui est plus proche d’une relation de dépendance à l’autre on passe à une décision reflexe sans passer par le cortex frontal (le raisonnable). On est donc dans un processus compulsif, de décision irraisonné et automatique. On passe donc progressivement d’un désir à un besoin…

Petit à petit il y a une sorte de perte de la gestion du plaisir et des émotions, et c est là il me semble que l’on peut parler d’addiction comportementale.

On a de plus en plus besoin de l’autre, un besoin de satisfaire un manque ressenti, il y a une véritable perte de contrôle des besoins naturels. Le plaisir devient un besoin, la raison ne contrôle plus la passion ; il y a donc une véritable perturbation dans les mécanismes d’attachement.

Un besoin de retrouver l’équilibre qui soulage les affects pénibles liés au manque. Des rituels tournant à l’obsession, une préoccupation permanente qui ensuite entraine une phase de désespoir, de honte voir de culpabilité. Nous sommes alors dans une sorte de compulsion afin d’éviter la souffrance ; c’est une sorte d’accoutumance à l’autre, l’instauration d’un besoin progressif qui amène à l’escalade du comportement pathologique associé, reflétant le manque et la privation de l’autre lorsqu’il ne donne plus ce dont la personne a besoin.

Si les masturbations compulsives pour Freud durant l’enfance étaient une tentative de combler un vide affectif, un sentiment d’abandon ; l’addiction à la relation sur un mode non équilibré serait une forme de réparation illusoire du trauma vécu pendant l’enfance.

L’amour, lorsqu’il se représente tel un sentiment de vide interne que l’on ne peut combler, que seul l’être aimé finalement pourrait remplir de par sa présence, ses mots… sembleraient fortement être un leurre… dans notre rapport à l’autre, qui est souvent en lien avec nos carences affectives propres, nos névroses…

Il faut donc parfois accepter l’échec dans certains type de relations amoureuses, un deuil à faire dans la mesure où la manipulation mentale de certaines relations vous plongent dans une forme de dépendance à l’autre qui en réalité n’a rien de construit, de beau, de réel… c’est plus une construction imaginaire d’un amour qui n’en est pas un, qui est plus organisé autour d’une faille narcissique attaquée par l’autre et qui nous amène constamment à être dans une sorte de quête de reconnaissance de l’autre, une tentative de réinstaurer en permanence un équilibre et de réparer une forme d’injustice ressentie.

Amour toxique, dépendance affective qui connaît une constante alternance entre un sentiment de bonheur intense et de souffrance liée en fait à la présence ou l’absence de satisfaction… satisfaction de la présence de l’autre, ou de ce que l’autre veut bien donner , transmettre ou non dans la relation…

On parle d’une forme d’addiction finalement, d’un rapport toxique, ce n’est pas un objet voir un produit non mais bien un être pour qui l’on ressent des sentiments très forts mêlés entre affection, amour, et surtout besoin …

L’autre peut nous rabaisser, nous donner puis tout reprendre et le sentiment de manque va représenter une véritable souffrance. La relation est altérée.

J.A. Miller précise « Aimer vraiment quelqu’un, c’est croire qu’en l’aimant, on accédera à une vérité sur soi. On aime celui ou celle qui recèle la réponse, ou une réponse, à notre question : « qui suis-je ? »

Ce que nous renverra cet autre alimentera l’amour que nous lui portons finalement.

L’addiction donc sans prise de produit mais basée sur des émotions ressenties, idéalisées envahissent et altèrent tout autant notre état de conscience qu’une prise de toxique. C’est une forme de dépendance affective.

Une envie répétée et irrépressible de répondre à un besoin avec une perte de la maitrise de ses actions propres et donc de sa liberté. La dépendance à l’autre qu’elle soit de notre fait ou de celui de l’être « aimé » est un état pathologique où l’organisme n’est plus en capacité de fonctionner sans la « consommation » de la substance associée à cet état.

Toute relation amoureuse peut générer certaines angoisses, incompréhensions sans que cela ne soit destructeur pour autant et que l’on puisse parler de relation toxique. Il est important de ne pas subir une relation, pas de culpabilité, ne jamais accepter des éventuelles humiliations même si elles sont associées par la suite à des périodes d’accalmies.

Il est vraiment nécessaire lorsque l’on se reconnaît dans in schéma toxique instauré dans une relation d’assainir le lien si cela est possible et sinon de le rompre…

Je ne pense pas qu’il y ai forcément un bourreau et une victime mais un processus mal engagé qui amène parfois à des relations destructrices voir malsaines.

Ne pas se positionner en victime et éviter les relations toxiques qui altèrent notre estime de nous même et réduisent finalement fortement le champ des possibles. Une relation sentimentale si elle peut être un amour à deux… c’est mieux !!!

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Merci Bravo et Courage !
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